Pendant des années, les hashtags ont été la boussole du digital. On les mettait partout, presque mécaniquement, convaincus qu’ils allaient guider les algorithmes vers notre contenu comme un phare dans la nuit. Ils faisaient partie du paysage, ils rassuraient, ils donnaient l’impression de maîtriser quelque chose d’aussi insaisissable qu’un fil d’actualité. Puis, un doute s’est glissé dans le scénario : est-ce que tout ça sert encore à quelque chose ? À force d’être répété, le murmure s’est transformé en déclaration : “Les hashtags sont morts.”
Alors on a regardé la vérité en face. vec le réalisme de ceux qui travaillent tous les jours avec les algorithmes et voient les plateformes changer plus vite que toute autre chose. La réponse est simple : les hashtags ne sont pas morts, mais ils ne sont plus les super-héros qu’ils étaient. Ils ont perdu la cape, gardé le badge, et continuent de faire leur job discrètement, sans promesse de miracle.
Sur LinkedIn, leur rôle est devenu presque fonctionnel. Un hashtag ne propulse plus rien, il ne déclenche pas de vague d’engagement, il ne fait pas grimper la portée d’un post comme par magie. LinkedIn utilise les hashtags comme un petit panneau indiquant “ce contenu parle de ça”. Rien de plus. L’algorithme regarde désormais ce qui compte vraiment : le temps que les lecteurs passent sur votre publication, la densité des commentaires et la relation entre vous et votre réseau. Le hashtag n’est plus un levier, juste un auxiliaire. On peut en mettre quelques-uns, bien choisis, mais ils ne décideront plus jamais du destin d’un post.
Sur Facebook, la situation est presque comique. Le hashtag a essayé de se faire une place, mais il n’a jamais trouvé son public. Il est devenu un élément décoratif, qui ne change strictement rien à la performance d’un contenu. L’algorithme ignore poliment leur existence et se concentre sur les signaux lourds : vidéo, temps de visionnage, interactions longues. On peut ajouter un hashtag : ce n’est pas nécessaire, mais ce n’est pas interdit non plus.
Instagram, en revanche, n’a pas encore totalement tourné la page. C’est le dernier territoire où les hashtags respirent encore un peu, surtout pour les petits comptes et les niches spécifiques. Ils aident l’algorithme à comprendre dans quel corridor thématique ranger une publication. Rien d’explosif, mais encore une utilité mesurable, notamment en termes de découverte. Pourtant, même là, leur pouvoir recule. Instagram s’oriente de plus en plus vers des mécanismes proches de TikTok, où la force d’un contenu repose avant tout sur sa capacité à retenir l’attention. Les hashtags accompagnent, mais ils ne tirent plus.
Au fond, le problème ne vient pas des hashtags eux-mêmes, mais des attentes qu’on continue de projeter sur eux. On voudrait qu’ils fassent briller un post, qu’ils déclenchent une vague de visibilité, qu’ils transforment un bon contenu en succès assuré. Ce n’est plus leur rôle. Ce n’est même plus leur métier. Les hashtags servent aujourd’hui à orienter et à contextualiser, pas à amplifier.
La vraie puissance, elle s’est déplacée. Elle vit désormais dans la qualité narrative, dans la cohérence visuelle, dans la subtilité des insights, dans la capacité d’un message à retenir quelqu’un quelques secondes de plus. Le cœur du jeu n’est plus dans les balises, il est dans l’attention. Et ça tombe bien : c’est exactement là que Biglord travaille. Dans l’idée forte, dans le contenu qui tient debout sans béquille, dans l’énergie créative qui fait qu’on s’arrête, qu’on lit, qu’on regarde et qu’on reste.
Les hashtags ne sont donc pas morts. Ils ont simplement changé de statut. Ils ne sont plus au centre. Ils accompagnent. Mais la réussite d’un contenu se joue ailleurs, dans ce que vous racontez et comment vous le racontez. Heureusement, la créativité n’a jamais eu besoin d’un hashtag pour vivre.